Au moment où Guen sortit, son bac pour l’eau à la main, elle ne put s'empêcher de lever les yeux sur cette prodigieuse place qu’étaient les alentours du puits.Elle regarda le majordome en lui souriant.
L’aube avait ouvert ses ailes de braise depuis maintenant quelques instants donnait la cadence aux sabots du cheval immaculé qu’il tentait désespérément de tirer vers les écuries.
Adossée au puits, une ancienne que le temps n’avait pas épargné souffletait, toussait, alors que ses bras que les années avaient fait fondre tentaient de remonter un peu du liquide froid qui somnolait du fond du trou entouré de pierres.
Seules les effluves que la bise matinale portait jusque l’entrée du domaine permettait de songer aux rires et au son, sonnant et trébuchant, des paysans qui travai
Ele posa son « seau » à terre, plongea sa main dans ses cheveux et se mit à se gratter lentement la tête. Au dessus d’elle, le ciel était tel une robe aux couleurs multiples. Il restait dans ce paysage éphémère moult traces encore de la nuit noire qui l’avait précédé. Tels des pans de fumées, de lourds nuages jais venaient foncer le rose dont tout soleil au levant s’entourait. La sempiternelle brume matinale de cette époque de l’année aidant, ils paraissaient boursoufflés, prêts à imploser.
guen reprit cependant bien vite sa besogne et, à petits pas, s’approcha des briques de pierre froides.